Moussa Traoré, ancien membre actif et communicant du parti Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), partage un témoignage poignant sur les persécutions politiques qui l’ont contraint à fuir son pays pour se réfugier au Canada.

Né en 1990 à Macenta, M. Traoré a grandi dans une famille profondément engagée dans le combat démocratique mené par le RPG et son leader historique, Alpha Condé. Son parcours militant débute dès son jeune âge, porté par son admiration pour la lutte de ce dernier contre les régimes autoritaires successifs. Après avoir obtenu un diplôme en communication en 2019, il rejoint la cellule régionale de communication du RPG en Haute-Guinée, où il mène des campagnes de sensibilisation et de soutien politique à travers le pays.

Cependant, la chute du régime d'Alpha Condé en 2021, suivie de l’arrivée au pouvoir du CNRD, marque un tournant dans sa vie. M. Traoré décrit une escalade des tensions politiques, caractérisée par des arrestations arbitraires, des répressions violentes, et des menaces constantes à son encontre et à celle de sa famille.

« Les pro-CNRD ne nous ont laissé aucun répit. Des morts, des blessés, des destructions de biens : nous étions devenus des cibles vulnérables », déclare-t-il.

En 2023, lors d’une manifestation à Kagbélen dénonçant la transition prolongée du CNRD, il est arrêté, brutalisé et emprisonné pour la seconde fois, avant d’être libéré contre une caution payée par ses proches. Epuisé par les violences et craignant pour sa vie, il décide finalement de quitter la Guinée.

Aujourd’hui réfugié au Canada, Moussa Traoré appelle à la solidarité internationale pour les militants politiques et les citoyens guinéens confrontés à une répression systématique. Il espère également poursuivre ses études pour reconstruire sa vie loin des tumultes de son pays natal.

« Je ne voulais pas abandonner ma mère, mais elle-même m’a poussé à partir pour survivre », confie-t-il avec émotion.

Cette histoire met en lumière les défis que rencontrent les acteurs politiques et les défenseurs des droits en Guinée, face à un climat de plus en plus hostile à la liberté d’expression et aux droits fondamentaux.

Facely Sanoh pour 224infos